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septembre tiberghien

Résolument plasticienne, la démarche du duo formé par Laura Bottereau & Marine Fiquet s’enracine dans un corpus de recherche et d’objets émanant de différentes disciplines (sociologique, médicale, littéraire…). Elles développent des formes qui, grâce à leurs caractères sensuels et polymorphes, provoquent une réaction d’attraction-répulsion, agissant comme révélateur des mécanismes de domination sociale.

Leurs installations mettent en scène des personnages ou des fragments de corps dont la vraisemblance confère une sensation de trouble et d’inquiétante étrangeté, dans des postures souvent parodiques, invitant à une réflexion plus large sur l’évolution de la représentation des corps au fil des siècles et la manière dont celle-ci conditionne les regards. 

Dans une de leurs séries de photographies récentes, En gouttelettes analogues, elles empruntent des modèles anatomiques datant du 19ème siècle qu’elles associent avec des visages de mannequins de secourisme contemporains. Dans ces compositions d’une beauté insolite se joue l’expression d’une dualité incarnée, sur un mode théâtralisé, par le dialogue entre l’écorché et le masque ; l’épiderme étant à la fois la surface sensible qui recouvre, protège les chaires à vif autant qu’il induit une certaine distance.               

Revendiquant une approche du corps comme espaces politiques, aux genres et aux identités mouvantes, elles recourent à la fiction de manière à ouvrir l’imaginaire et sortir des récits autorisés. En effet, le langage est une composante importante de leur démarche, les artistes y questionnant régulièrement le principe d’assignation et la normativité qui le sous-tend, à travers des fables souvent racontées à la troisième personne, où l’identité des narrateur·rice·s est volontairement floue. 

Pour l’exposition Des soleils mouillés, Laura Bottereau & Marine Fiquet ont produit une installation en deux chapitres, Spleen spring et Summer seum, amorçant une réflexion autour de l’adolescence comme zone de crise et seuil de mutation, sur fond de mélancolie pubère.       

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