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Après avoir passé cinq mois en résidence à la Maison des arts, centre d’art contemporain de Malakoff – résidence de recherche et de travail en lien avec le territoire – le centre d’art consacre son exposition de rentrée au duo d’artistes Laura Bottereau & Marine Fiquet. L’exposition j’ai léché l’entour de vos yeux, qui réunit dessins, installations, sculptures et vidéos est le fruit de leurs travaux préexistants et de nouvelles œuvres réalisées lors de ce temps de résidence, produites par la Maison des arts, centre d’art contemporain de Malakoff. 

À la fois terrain de jeu et champ de bataille, cour de récréation et espace théâtral, l’exposition propose un parcours où dessins, installations, sculptures et vidéo dialoguent et cohabitent dans la même fiction. J’ai léché l’entour de vos yeux initie ce dialogue du « je » au « vous », entre singularité et pluralité. Passer sa langue pour absorber ce qui s’y trouve, effleurer légèrement quelqu’un ou quelque chose, les toucher à peine, les toucher déjà. Comme par un geste insidieux qui a déjà eu lieu, l’enfance découvre le goût salé des larmes. J’ai léché l’entour de vos yeux invite la question du regard : que voulons-nous entrevoir de nos enfances ?

Apparitions polymorphes entre l’enfant et l’adulte, au genre flottant, les figures enfantines mises en scène se jouent de leur propre représentation. Miroir d’un monde sans concession, où le jeu devient un outil de pouvoir et de transgression, les paysages corporels déploient une image dysfonctionnelle de l’Enfant. Se dérobant derrière des yeux clos, des masques et des costumes, les figures enfantines donnent à voir, sans voir. Ces instants dessinés, sculptés ou installés viennent offrir sciemment un espace de projection où chacun·e, dans sa lecture et son appréhension, peut y réinjecter son histoire.

Objets, corps et décors y génèrent un ensemble de contre-espaces : « C’est – le jeudi après-midi – le grand lit des parents. C’est sur ce grand lit qu’on découvre l’océan, puisqu’on peut y nager entre les couvertures ; et puis ce grand lit, c’est aussi le ciel, puisqu’on peut bondir sur les ressorts ; c’est la forêt, puisqu’on s’y cache ; c’est la nuit, puisqu’on y devient fantôme entre les draps ; c’est le plaisir, enfin, puisque, à la rentrée des parents, on va être puni. Ces contres-espaces, à vrai dire, ce n’est pas la seule invention des enfants ; je crois, tout simplement, parce que les enfants n’inventent jamais rien ; ce sont les hommes, au contraire, qui ont inventé les enfants, qui leur ont chuchoté leurs merveilleux secrets ; et ensuite, ces hommes, ces adultes s’étonnent, lorsque ces enfants, à leur tour, les leur cornent aux oreilles. »1

De ces Enfants inventé·e·s, construits par les merveilleux secrets de l’ordre social et des normes, il convient d’inventer des dissidences. Posant la question du simulacre, les présences d’apparence enfantine, se jouent de l’image d’innocence qui leur est assignée pour mieux l’assiéger. Redonnant le pouvoir à un corps enfantin « à qui on ne reconnaît pas le droit de gouverner »2, l’exposition assume le trouble entre victime et bourreau, désir et dégoût, violence consentie, convoitée ou subie, corps contraint, contraignant ou désinhibé, fétichiste ou fétichisé.
Jamais tout à fait l’un·e, jamais tout à fait l’autre, les figures enfantines jouent des rôles interchangeables et protéiformes. Comme une perpétuelle relecture et mutation des possibles, J’ai léché l’entour de vos yeux donne la part belle à l’inquiétante étrangeté.3

1 Michel Foucault, Le corps utopique, les hétérotopies, 1966.
2 Paul.B Preciado, Qui défend l’enfant queer ?, 2013.
3 Sigmund Freud, L’inquiétante étrangeté (Das Unheimliche), 1919, traduit de l’allemand par Marie Bonaparte et E. Marty.

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Les vieux démons

Installation, résine, plâtre, textiles, silicone, laine, perruques, bois, métal, plastique, verre, dimensions variables, 2018.
Coproduction Maison des arts – Centre d’art contemporain de Malakoff.

Abcéder

Ensemble de dessins et de textes :
10 dessins, 30 x 40 cm, feutre et graphite sur papier de pierre, 1 dessin, dispositif lumineux, 60 x 60 cm, feutre et graphite sur papier de pierre, 1 ensemble de 12 textes, 50 x 70 cm, 2017.
Coproduction Castel Coucou.

À vous

Vidéo et édition, 8’18, 2018.
Coproduction Maison des arts – Centre d’art contemporain de Malakoff. Avec le soutien du Théâtre 71 – Scène Nationale de Malakoff.

Elles avaient les mêmes yeux

Série de 7 dessins, encre de chine et feutres, 20 x 50 cm, 40 x 50 cm, 30 x 24 cm, 30 x 24 cm, 24 x 30 cm, 50 x 70 cm, 40 x 50 cm, 40 x 50 cm, 2016.
Coproduction Centre d’Art Contemporain de Pontmain.

Aux corneilles

Sculpture, résine, textiles, cuir, métal, plâtre, perruque, peau de visage, balle rebondissante, branche de pommier, latex de caoutchouc, dimensions variables, 2018.
Coproduction Maison des arts – Centre d’art contemporain de Malakoff.

L’ennui des jeunes corps

Installation, jeu de dames en peuplier sérigraphié, dessins, encre de chine et feutres, 50 x 50 cm, 2014 – 2018.
Coproduction Cie Nathalie Béasse.
Collection Frac des Pays de la Loire.

Mouvement perpétuel

Installation, résine, perruques, porcelaine, textiles, corde, métal, plâtre, dimensions variables, 2015.
Coproduction Galerie 5 et La Paperie.

berne(r)

Sculpture, plâtre, perruque, textiles, bois, coton, 135 x 80 x 167 cm, 2017.
Coproduction MPVite.

Mouvement perpétuel

Dessin, graphite, 100 x 60 cm, 2017.
Coproduction MPVite

Les tombeaux innocents

Installation, sable, bois, textiles, prothèses oculaires, tirage argentique, peinture, dimensions variables, 2017.
Coproduction MPVite et Maison des arts – Centre d’art contemporain de Malakoff.

Douces indolences

Installation, porcelaine, laine, plâtre, textiles, résine, dimensions variables, 2017.
Coproduction MPVite

Photographies : Laura Bottereau & Marine Fiquet
Texte de présentation : Laura Bottereau & Marine Fiquet

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