les tombeaux innocents

Installation, sable, bois, textiles, prothèses oculaires, tirage argentique, peinture, dimensions variables, 2017.
Coproduction MPVite et Maison des arts – Centre d’art contemporain de Malakoff.

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Les jeux d’ensevelissement des corps propres à l’enfance sont venus inspirer Les tombeaux innocents. De ces jeux de plages, divertissant en apparence, l’image de disparitions corporelles orchestrées a été conservée. À la fois paysage textuel, sculptural, pictural et photographique, l’installation donne à voir un après coup.

Dans ce rituel, « les petits corps » évaporés oscillent entre drôle d’amusement, apparition et disparition macabre. Les corps absents sont figurés par les maillots de bain et les yeux de verre. Le trouble se poursuit avec l’échelle indiquant le chemin vers l’enlisement ou le surgissement. L’eau est là, entre les lignes, suggérée par le flottement de l’îlot, l’échelle de piscine et les maillots. Les yeux de verre marquent une hésitation ironique entre billes et coquillages.

Au mur, un halo peint évoque à la fois mise en scène théâtrale, aube et crépuscule. Le choix d’un ton sur ton rend le demi-cercle à peine visible, seule la lumière sur sa brillance active sa perception. Le texte, traduit sous forme de carte postale, se trouve issu d’un tirage contacte argentique présenté en négatif : la lumière est venue révéler le récit et le grain du papier.
Dans cette mise en spectacle d’un paysage dystopique, corps et décors construisent un espace proche du dessin invoquant objets illusoires et infructueux, ellipses corporelles et souvenirs ravalés par les vagues.

Vues de l’exposition personnelle J’ai léché l’entour de vos yeux, Maison des arts – Centre d’art contemporain de Malakoff, 2018
Photographies : Philippe Piron / Cyrille Cauvet / Laura Bottereau & Marine Fiquet
Texte : Laura Bottereau & Marine Fiquet

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