succédanées

Installation, résine, plâtre, textiles, perruque, silicone, faux-cils, pigments, corde, métal, dimensions variables, 2021.
Coproduction 2angles.

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L’une face à l’autre, les yeux clos, deux figures enfantines reposent dans une génuflexion interrompue. Leur posture immobilise l’instant, la pesanteur semble ralentie. Les corps sont en désordre par bien des manières : yeux roulants, bras ballants, embarrassés par des mains trop grandes, trop lourdes.
L’installation construit le trouble, la duplicité, en répliquant et remplaçant certains fragments. Les litchis se substituent aux yeux, les mains gauches aux mains droites, et inversement. La dé-composition générale pousse à scruter les décalages.

Comme des doublures, nos deux visages habitent ces présences polymorphes. Ces facettes en silicone forment des duplicatas erronés, aussi ressemblants que fictifs. Succédanées vient contre-faire et faire‑contre. Moulant le réel comme on enfile un collant, l’installation associe des matières nues, des plâtres à vif et des surfaces maquillées de réalisme. Invitant la subjectivité, Succédanées provoque un effet miroir et rappelle l’enfance à son mutisme étymologique1. Les présences silencieuses aux regards confisqués deviennent des espaces de projection où des sensations contradictoires se mettent en place, entre pudeur et dévoilement, caresse et capture, douceur teintée d’angoisse.

1 Enfant, du latin infans, « celui qui ne parle pas ».

Vue de l’exposition personnelle Le grand guili qui pleure, 2angles, 2021
Photographies : Anthony Girardi / Laura Bottereau & Marine Fiquet
Texte : Laura Bottereau & Marine Fiquet

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