s'horrifier de l'orifice

Série de 7 dessins, encre de chine et feutres, 40 x 50 cm, 2016.

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« La série de dessins S’Horrifier de l’Orifice s’inspire directement des Guérillères de Monique Wittig, un essai-fiction qui décrit la vie en communauté d’une société exclusivement féminine, réinterprétation contemporaine du mythe des Amazones. Laura Bottereau & Marine Fiquet se réfèrent plus spécifiquement à un passage durant lequel Wittig décrit un rapport ludique à la vulve, un geste d’auto-affectation qui désinhibe autant le plaisir qu’il débride l’imagination : « Elle se laisse tomber par terre alors en demandant qu’on la distraie. On lui raconte avec beaucoup de détails l’histoire de celle qui, parlant de sa vulve, a coutume de dire que grâce à cette boussole elle peut naviguer du levant au couchant. »

À première vue, le dessin illustre une communauté de jouissance, prenant place dans une utopie féministe. Les corps de plusieurs jeunes femmes sont entrelacés les uns aux autres, formant un cosmos saphique. Il peut également être lu comme une métaphore de l’auto-érotisme et de ses multiples actualisations, une illustration de l’érogénéité du corps propre comme étape nécessaire de la construction identitaire.
Associant le sexe à l’effroi, son titre, S’Horrifier de l’Orifice, inscrit le propos dans une interprétation bataillienne en même temps qu’il fonctionne sur le modèle du jeu de mots lacanien. L’allitération en ‘‘or’’ évoque ainsi le métal précieux – associant l’imaginaire alchimiste au motif d’une métamorphose- autant que l’ ‘‘oral’’, le lieu buccal à la fois sexuel et langagier. (…) »

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